• Jermaine - Interview

    JERMAINE DONNE UNE INTERVIEW A PARIS MATCH

    Des biographies sur Michael Jackson, il en existe des milliers… Mais personne, au sein de la famille Jackson, n’avait eu ni l’envie ni la force de raconter ce qu’était ce clan. Après la ­disparition de son frère, Jermaine Jackson est devenu le porte-parole des siens. Celui qui ­entend surtout laver l’honneur du défunt. Car malgré la quasi-divinisation qui entoure le King of Pop, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Jermaine dresse un portrait honnête du ­chanteur, à la fois businessman avisé, entouré de vautours et vivant dans sa bulle. ­Aujourd’hui, ­Jermaine cherche encore à comprendre les raisons de la mort de son frère. Son livre « You Are Not Alone » n’est qu’une première réponse à un questionnement sans fin.

    Paris Match. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin d’écrire ?

    Jermaine Jackson. Il y a eu tellement de livres non ­autorisés sur ma famille, et plus particulièrement sur mon frère, qu’il m’est vite apparu nécessaire de donner mon point de vue, ma version des faits. A la sortie de tous ces ouvrages, je ne les lisais pas. Mais, après la disparition de Michael, j’ai découvert que la plupart de ce qui était paru n’était que mensonges et calomnies. Je sais d’où nous venons. Nous avons été élevés à Gary, une ville pauvre de l’Indiana, dans une famille humble. ­Malgré le succès, mon père a tout fait pour que nous restions soudés, pour que nous ne soyons pas happés par l’individualisme forcené.

    Michael s’est pourtant vite retrouvé dans sa bulle !

    Il était un phénomène. Mais, pour en arriver là, il avait énormément travaillé. La création n’est jamais exempte d’efforts et de douleurs. Michael le savait depuis notre enfance. Alors, quand il est devenu une immense star, il y a eu beaucoup de monde autour de lui, des vautours attirés par ­l’argent. Ces gens se fichaient complètement de ce que Michael avait investi dans sa musique. Son défaut, c’était de ne jamais savoir dire non. Il aurait fallu un pitbull comme moi dans son ­entourage pour chasser tous ces types véreux qui lui ­faisaient prendre les mauvaises décisions.

    Mais votre frère n’était pas le dernier des naïfs. Vous racontez qu’il était aussi un manipulateur, le premier à se jouer des paparazzis.

    Il a très vite compris le pouvoir de l’image. Quand il se laisse photographier à Las Vegas en pyjama dans un fauteuil roulant, c’est pour mieux surprendre. Il n’était ni malade ni diminué ; il avait mis en scène une blague. ­Michael était un maître en matière de manipulation de la presse. Il savait qu’il était épié en permanence ; alors, il avait trouvé des armes pour se battre.

    Pourquoi racontez-vous que l’annonce de sa dernière tournée était totalement bidon ?

    Parce qu’il avait un projet sur cinq ans ! Il n’a jamais été question qu’il s’arrête à Londres. Mais dire que vous donnez vos derniers concerts, c’est la meilleure manière de vendre tous les billets en un temps record. Une fois encore, Michael avait été à bonne école, il était aussi un businessman.

    Parfois dépassé par les événements. N’était-il pas très endetté ?

    Il y a eu des menaces sur ses biens, mais il n’a jamais été ruiné. Au contraire, il a pris les mesures nécessaires pour continuer à mener le même train de vie. Il était sur le point d’acquérir une maison de 15 millions de dollars à Las Vegas, grâce à l’avance qu’il allait toucher pour les concerts de Londres. Il n’a pas vendu son ranch de ­Neverland, il a gardé le contrôle du catalogue des Beatles…

    Qu’est-ce qui vous à pousser à réhabiliter votre père, malgré son comportement violent ?

    Je ne le réhabilite pas, je remets les choses dans leur contexte. Mon père a élevé neuf enfants noirs. L’époque n’était pas douce : il y avait la guerre des gangs, le trafic de drogue. Il nous a ­toujours préservés de cela, ­justement, en s’occupant de nous, en nous obligeant à répéter tous les soirs après l’école. Il a fait de nous des stars, et il nous a ­sortis de là où nous étions nés ; il nous a emmenés à Hollywood. Sans lui, il n’y aurait ni les Jackson 5 ni Michael Jackson.

    Mais il vous a volé votre enfance !

    Pas la mienne ! Celle de Michael. Mes frères aînés et moi-même avons moins souffert car nous étions plus âgés. Et nous étions passionnés par la musique. Pour Michael, à 4 ans, ce n’était qu’un jeu, mais il est devenu une victime, par la suite.

    Vous vous attardez longuement sur les deux procès faits à votre frère pour attouchements sexuels sur mineurs. Avez-vous douté de son innocence ?

    Jamais. Mais le monde entier, lui, a toujours douté. Après le premier procès, l’enfant a admis que Michael ne l’avait jamais touché, et son père s’est suicidé tellement il se sentait coupable. Mais ils ont quand même réussi à lui ­extorquer 20 millions de dollars ! Pour le deuxième procès, Michael voulait se battre, prouver à la planète qu’il était ­innocent. Le juge a fait du sensationnalisme à outrance, mais il a perdu la bataille. Sur les huit chefs d’accusation, Michael a été jugé non coupable.

    "Michael ne voulait pas mourir, il a été progressivement empoisonné par les rumeurs"

    Sauf qu’un enfant n’est pas un businessman avisé !

    Pendant dix-sept ans, le FBI a enquêté sur les relations entre Michael et les enfants. Ils n’ont rien trouvé ! Mais il a fallu attendre sa mort pour que cela soit révélé au grand public. Le système était contre lui. On ne pouvait juste pas accepter qu’il soit une telle star, et qu’il soit autant concerné par les problèmes de l’enfance.

    Pourtant, n’était-il pas aussi un chanteur accro aux tranquillisants ?

    C’est faux ! L’autopsie l’a prouvé. La seule chose qu’il voulait, c’était dormir. Vous devenez accro au Propofol parce que vous ne pouvez pas l’obtenir sans un médecin. Mais ­Michael ne voulait pas mourir ! Une semaine avant sa disparition, il répétait, il épatait les danseurs en étant meilleur qu’eux. Nous, sa famille, même après le procès du Dr Murray, nous nous posons toujours des questions. Pourquoi les images de surveillance de la maison où il s’est éteint ont-elles été effacées ? Ce n’était pas un accident. Michael a été tué.

    Par qui ?

    Les producteurs des concerts ­londoniens savaient ce qu’ils faisaient. Michael a été progressivement empoisonné par les rumeurs, les allégations, les mensonges et la pression. Lui faisait confiance à son médecin. Il était concentré sur son concert, mais il voulait aussi dormir. Et, lorsque vous êtes sur scène, c’est une telle poussée d’adrénaline qu’après le concert, il est impossible d’aller simplement au lit.

    Aujourd’hui, Sony continue de sortir des albums ­posthumes et des ­compilations. Qu’en pensez-vous ?

    Sony se comporte comme une merde. Cette maison de disques oublie ce qu’elle doit à Michael : l’album “Thriller”, le disque le plus vendu de tous les temps. Ses ­dirigeants se fichent de l’héritage musical, ils ne s’intéressent qu’à l’argent qu’ils peuvent en tirer.

    Vous n’avez pas le pouvoir d’empêcher cela ?

    Non. Il y a deux exécutants testamentaires qui ont été désignés. La seule chose que je puisse faire, c’est donner mon avis, tout comme mes parents, mes frères et mes sœurs. Les critiques ont aussi été mauvaises vis-à-vis de la comédie musicale du Cirque du Soleil. Mais c’est normal, Michael lui-même n’aurait jamais approuvé un show si ­médiocre. J’espère que son nom ne sera pas souillé par ­l’industrie de la musique.

    Comment vont ses enfants ?

    Ma mère les élève ; mes frères, mes sœurs et moi-même sommes très présents ; nous les voyons souvent. Je parlais avec Paris il y a quelques jours, elle me disait qu’elle voulait devenir actrice… Mais je lui ai dit qu’elle devait aller au bout de ses études, et s’inspirer d’une femme comme Audrey Hepburn : elle doit avoir de la classe, pas seulement du talent. Son père l’aurait souhaité aussi pour elle.

    Est-ce que Prince et Paris ont des liens avec Debbie Rowe, leur mère ?

    Je ne sais pas. Il m’arrive de parler avec Debbie ; je la considère comme un membre de la famille. Debbie vit dans un endroit discret où elle s’occupe de chevaux. Comme, moi aussi, j’aime l’équitation, cela nous donne des sujets de conversation. C’est quelqu’un de très doux, de très généreux, mais elle ne me parle jamais des enfants.

    Blanket ne connaît pas l’identité de sa mère. Que ferez-vous quand il la demandera ?

    Il faudra gérer la situation le moment venu. Blanket n’évoque pas ce sujet devant moi. C’est l’un des vrais ­secrets que Michael a réussi à garder.

    Allez-vous reformer les Jacksons comme le prétend la rumeur ?

    Je suis actuellement à New York pour régler les derniers détails de notre prochaine tournée, effectivement. Donc ce n’est plus une rumeur, cela sera bientôt concret. Nous devrions nous produire en Europe prochainement. Nous jouerons nos chansons, celles de Michael. Ce sera notre manière de lui rendre hommage. Et cela nous fera du bien, j’en suis sûr.

    Source : parismatch


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